jeudi 3 juin 2010

La froideur de la Lune

La Lune est réchauffée et illuminée par le Soleil. Elle est vue comme un principe froid, mystérieux et souvent féminin. Dans les cultures où la femme tenait un rôle important au foyer, représentant chaleur et maternité, elle était souvent femme solaire et homme lunaire. Il est intéressant de faire le lien et d’explorer la vision de chaleur et froideur. Ainsi, les dieux lunaires, n’ont souvent rien à voir avec des pères de famille, des rois bienfaisants ou des natures chaleureuses. Ce sont souvent des gens centrés sur la connaissance, le savoir, l’érudition, le pouvoir et la science. Des sphères dites froides, mystérieuses et difficilement accessible; comme la Lune apparaissait souvent; mystérieuse et inaccessible. Régnant et régissant savoirs et sciences magiques, occultes et érudites.

Ce qui n’est pas étonnant si on sait que la froideur est liée à la raison, l’intellect et le détachement nécessaire à l’objectivité. Autant de qualités prisées quand on s’adonne aux très sérieuses sphères du savoir. Abordée de cet angle, la Lune bénéficie d’un éclairage intéressant. Elle est souvent associée aux humeurs changeantes, aux visages, aux facettes et aux instabilités et fébrilités; en un mot, elle est intensité! Alors, l’aborder par sa froideur et ce qu’elle peut avoir inspiré par le passé, apporte d’autres informations, d’autres pistes.

La froideur n’est pas seulement associée exclusivement au visages masculins et divins de la lune, car si pleine et ronde, elle est de facto associée à la femme et la maternité fertile en particulier, ses autres phases parlent de magiciennes, de sorcières et de shamanes. La froideur de ces femmes qui ne sont pas que de épouses et des mères, vient rejoindre la Lune. Dans différentes mythologies, les divinités féminines reliées à la lune sont aussi des ‘’femmes froides’’. C'est-à-dire que pour les divinités masculines lunaires la froideur est une vertu porteuse de savoir et d’érudition. Alors qu’au féminin, les divinités lunaires sont des femmes sombres, inaccessibles, mystérieuses et souvent effrayantes. Le pouvoir et la savoir au féminin ayant longtemps (et encore souvent!) fait peur. La sorcière, la magicienne, est souvent mauvaise fée, froide et cruelle. Combien de déesses et dames noires cependant, si nous dépoussiérons, ont des visages qui nourrissent et guident? Combien de déesses et dames noires ont été étouffées sous des qualificatifs maléfiques et péjoratifs au détriment de leur sagesse, de leur savoir et de leur profondeur? Beaucoup; elles sont nombreuses. La froideur de la lune au féminin est souvent maléfique, parce que l’érudition a longtemps été l’affaire des hommes. Pas que les femmes érudites aient été absentes, mais elles étaient étouffées et certainement pas mises de l’avant! La savoir dans la tête d’une femme était menaçant, dangereux et gênant. Ces femmes ne pouvaient être des épouses dignes et des mères compétentes, en plus d’être érudite, savante et magicienne. Elles étaient des icônes de froideur lunaire, fascinante, dérangeante et effrayante.
La femme froide lunaire était donc souvent, à l’image des déesses noires, initiatrices, sages, matriarches, magiciennes et sages, maléfique et crainte. L’homme lunaire froid était davantage accepté et acceptable, valorisé. Un érudit ermite était normal, une femme ermite érudite; froide, dénaturée et étrange. La froideur chez les deux genres, étant interprétée et vue différemment. Les déesses lunaires volcaniques étaient des ogresses, des monstrueuses caractérielles; les dieux lunaires ont figure plus posée. Les exemples sont intéressants et nombreuses, tout comme les pistes. La froideur de la lune apporte beaucoup de réflexions au passé comme au présent.

De nos jours, plus que jamais, cette Lune, astre froid est l’inspiration de millier de femmes fortes, qui sortent des rangs, mais aussi de mères et d’épouses. Les facettes de la Lune gagnent en richesses par les modèles contemporains et actuels des femmes qui façonnent au présent la cause féminine. Elle est la femme de pouvoir, la politicienne, la matriarche ménopausée que nous sommes enclin à revalorisée, la scientifique dans un monde encore très masculin ou la magicienne et alchimiste de l’ombre contemporaine. Elle est la prêtresse qui reprend ses droits, elle est la mère qui veille sur sa famille et l’épouse-amante. La lune a toujours fasciné, passionné et guidé, inspiré. Aujourd’hui plus que jamais, sa froideur s’exprime au féminin sans vertus et qualificatifs péjoratifs. L’ère est à la lune froide qui inspire les femmes à être ce qu’elles sont profondément, dans un monde où beaucoup est encore à faire, mais où la frigidité de l’âme des femmes fortes, pionnières et différentes, n’est plus systématiquement une froideur qui dénature. Une froideur qui n’exclut pas le feu, la vie et mille autre facettes, comme nous offre la Lune, à chaque mois.

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