mardi 15 juin 2010

Les fêtes mobiles de l’année liturgique chrétienne


La Lune était toujours associée aux anciens cultes païens, il est logique que son culte ait été interdit par les prêtres de la nouvelle religion chrétienne. D’ailleurs, dès le récit de la Genèse, dans l’Ancien Testament, le Soleil et la Lune sont désignés comme des ‘’luminaires’’ afin de bien montrer qu’ils ne sont que de simples sources de lumière naturelles créées par Dieu, et non pas des dieux : ‘’Dieu dit : Qu’il y ait des luminaires dans l’étendue du ciel pour séparer le jour d’avec la nuit; que ce soient des signes pour marquer les époques, les jours et les années; et qu’ils servent de luminaires dans l’étendue du ciel, pour éclairer la terre. Et cela fut ainsi. Dieu fit les deux grands luminaires, le plus grand luminaire pour présider au jour, et le plus petit luminaire pour présider à la nuit.’’

Durant des siècles, l’Église catholique romaine prit de sévères mesures pour détourner le peuple de ses anciennes pratiques païennes consistant à vénérer les arbres, les fontaines, et bien évidemment, la Lune. Dans son Sermon sur les superstitions, Saint Éloi s’exclamait : ‘’ Que personne n’appelle son maître le Soleil ou la Lune, et ne jure par eux.’’ L’un des moyens utilisés par l’Église pour contrer le paganisme consista tout simplement à christianiser les anciens lieux de culte. C’est ainsi que la Lune, considérée jusqu’alors comme une divinité païenne, fut assimilée au visage doux et rayonnant de la Vierge Marie émergeant de son grand manteau bleu nuit parsemé d’étoiles figurant la voûte céleste, les pieds posés sur un croissant de Lune. Dans les litanies qui lui sont consacrées, la Mère de Dieu est d’ailleurs couramment appelée ‘’Étoile du Matin’’ ou ‘’Porte du Ciel’’.

L’année liturgique chrétienne est fondée en partie sur des fêtes fixes instituées à partir du calendrier solaire (c’est le cas de Noël, associé au solstice d’hiver), et en partie sur des fêtes mobiles en rapport avec le calendrier lunaire : la principale d’entre elles est Pâques, dont la date, variable chaque année, est fixée depuis l’an 325 de notre ère au premier dimanche qui suit la pleine lune de l’équinoxe du printemps.

La Lune; Mystères et Sortilèges, Édouard Brasey, Éditions du Chêne

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