vendredi 18 juin 2010

La Lune en Chine et au Japon


Le calendrier traditionnel chinois comporte dix soleils, correspondant aux dix jours de la semaine chinoise, et douze mois lunaires régis par douze lunes différentes, la pleine Lune étant fixée au quinzième jour de chaque mois. À la pleine lune de l’équinoxe d’automne, soit au quinzième jour du huitième mois, a lieu la grande fête rituelle de la Lune, à laquelle les hommes ne sont pas admis. Au cours de cette fête, on mange des gâteaux en forme de croissant de Lune tout en faisant des offrandes de fruits et de fleurs d’amarante rouge à la déesse Heng-ugo, la mère des douze lunes. Les lunes doivent ensuite, l’une après l’autre, prendre place dans un grand chariot qui les conduit, après un voyage d’un mois, à l’est du monde.
Un autre calendrier traditionnel chinois établi à partir des phénomènes météorologiques ou naturels, évoque la ‘’lune des premières gelées’’, la ‘’lune du temps noir’’, la ‘’lune du grand froid’’, la ‘’lune du mois de l’élan’’, la ‘’lune du renne’’, la ‘’lune des premiers poissons’’, etc.

Une fête d’origine chinoise vouée à la contemplation de la Lune, la fête du Tsuki-mi, fut importée au Japon autour de l’année 897 et pratiquée à la cour impériale jusqu’au XIIe siècle. On y improvisait des ‘’waka’’ (poèmes de trente et une syllabes) et des haïkus (poèmes de dix-sept syllabes) en regardant la Lune, censée inspirer les poètes. Cette coutume s’est répandue dans les villes et les campagnes à partir du XVIIe siècle. Contrairement au Soleil, associé au principe mâle yang, la Lune chinoise est d’essence yin, c'est-à-dire féminine, humide, froide et passive. Elle est l’eau par rapport au feu, le froid par rapport à la chaleur, le nord et l’hiver par rapport au sud et à l’été. Assimilée aux eaux primordiales, la Lune provoque la pluie et la fécondité des femmes, des animaux et de la nature.


Le culte rendu à la Lune se retrouve dans mille petits détails de la vie quotidienne en Chine traditionnelle. Ainsi, les ponts qui enjambent les rivières sont en arc de cercle de façon à ce que, complétés par leur reflet dans l’eau, ils figurent le disque lunaire entier. Les anciens empereurs de Chine portaient des robes rituelles aux manches très larges qui dessinaient un cercle lunaire lorsqu’ils levaient les bras. Canon de beauté absolue à la cour impériale, la Lune se retrouvait jusque dans le visage plat, rond et blanc des concubines, dont les sourcils étaient arqués en forme de croissant de Lune.

La Lune; Mystères et Sortilèges, Édouard Brasey, Éditions du Chêne

2 commentaires:

  1. Vraiment interessant!Je viens de lire plusieurs de vos posts,je rattrapperai les autres.J'adore et vous m'avez donné l'envie d'acheter ce livre.Merci de partager.

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  2. Cela me fait plaisir! Ce livre est une véritable petite merveille. Merci de votre message! :D

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