mardi 15 juin 2010
Perse, Inde et Islam
La Lune en Perse et en Inde
En Perse, avant l’avènement de l’Islam, le calendrier édicté par Zoroastre (628-551 avant J.-C.) divisait l’année en douze mois de trente jours. Le douzième mois était dédié à la Lune, symbolisée par la déesse Makh. Dans la ‘’Litanie à la Lune’’, Mâh Nyâyishn évoque les sacrifices offerts à la déesse : ‘’Je sacrifie à la Lune d’essence bovine, déesse riche en éclat, riche en khvarrah, riche en nuages, pleine de chaleur, riche en splendeur, très belle, pleine de prospérité, très douée, riche en profit, riche en verdure, bonne, qui donne des biens, guérisseuse.’’
En Inde, la plupart des grandes fêtes religieuses sont des fêtes mobiles dont les dates sont calculées en fonction de la Lune. C’est le cas notamment de Dwali, la célébration de la Nativité de Krishna, et de Dassera, la grande Nuit de Shiva. Aux pleines et nouvelles Lunes, des rituels védiques sont consacrés aux principales divinités telles que Soma, Agni et Indra. D’après la mythologie indienne, le dieu-Lune Soma quitte chaque mois le ciel pour se rendre sur la terre, où il féconde les eaux et les plantes. Un autre mythe indien raconte comment les eaux absorbées par le Soleil se rassemblent sur la Lune. Lorsqu’ils ont soif, les dieux vont y boire, ce qui provoque le phénomène des décrues de la Lune.
La Lune dans l’Islam
Le Coran explique que la Lune (Qamar en arabe) est, tout comme le Soleil, un des signes de la puissance d’Allah, qui l’a soumise aux hommes pour mesurer le temps : ‘’Son cycle permet le calcul des jours. Mais au jour du Jugement qui sera proche, lorsqu’on verra la Lune se fendre, elle rejoindra le Soleil et s’éclipsera.’’
Parallèlement au calendrier solaire, imposé par les nécessités agricoles, l’islam est d’ailleurs soumis à un calendrier religieux institué par le prophète Mahomet en 631. Depuis, chacun des douze mois lunaires qui constituent l’année commence officiellement lorsque deux hommes de bonne foi témoignent qu’ils ont vu se lever la nouvelle Lune dans le ciel. De même, le début et la fin du jeûne du ramadan sont fixés à partir de la première apparition à l’œil nu, de la nouvelle Lune, ainsi qu’en témoigne Ibn Jobayr, qui se rendit en pèlerinage à la Mecque en 1184 : ‘’Certains s’imaginaient voir le croissant et le montraient; mais, s’ils fixaient leur attention, il s’évanouissait à leur regard et leur rapport s’avérait mensonger… Dieu veuille faire lever son croissant sur les musulmans en sécurité et foi!’’ Lié à la mort et à la renaissance, le croissant de Lune est également présent sur les tombes. Associé à l’étoile, le croissant de Lune devient d’ailleurs le symbole du paradis. C’est pourquoi il est omniprésent dans l’islam, sur les tombes, au sommet des minarets, et des mosquées ou sur les drapeaux du pays, plus souvent musulmans (Algérie, Tunisie, Turquie, Pakistan, Mauritanie, Azerbaïdjan, Turkménistan, Ouzbékistan…).
La Lune; Mystères et Sortilèges, Édouard Brasey, Éditions du Chêne
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