jeudi 28 octobre 2010

Pêcheurs de Lune


D’autres contes traditionnels font de la Lune un objet merveilleux qui se trouve non pas dans le ciel, mais sur Terre. Ainsi le héros d’un conte de haute Bretagne, ‘’La Perle’’, confisque à un géant, une Lune qu’il conservait dans sa cheminée et qui avait le pouvoir d’éclairer à sept lieues à la ronde. Le géant d’un autre conte Breton, déroba au roi de France, une demi-lune, qui placée au sommet de la plus haute tour du château, répandait sa lumière à plus de dix lieues à la ronde. Quand au géant Hok-Bras, il décrocha la Lune pour la poser sur le clocher de Landerneau.

Le ‘’Roman de Renard’’ ainsi qu’un lai de Marie de France, racontent la mésaventure du loup qui, errant, de nuit à la recherche de sa pitance, rencontra compère Renart. Ce dernier l’engagea à se pencher au-dessus de la margelle d’un puits où se reflétait la pleine Lune. La prenant pour un fromage blanc, le loup sauta à l’eau et se mit à la laper frénétiquement. Dans une variante de ce conte originaire de Bretagne, c’est le visage d’une jeune fille que le loup aperçoit dans le puits. Dans les deux cas, le loup, bredouille, ne parvient qu’à se noyer.

Paul Sébillot évoque de la tradition des ‘’pêcheurs de Lune’’, que l’on retrouve aussi bien dans le Midi que dans le nord de la France : ‘’Les gens de Montastruc ont comme sobriquet Pesco-Luos’’, et l’on raconte qu’ils tentèrent de pêcher la Lune qui se reflétait dans le Gers. La Lune ayant disparu au moment où un âne allait boire à la rivière, ils l’éventrèrent pour chercher l’astre dans son ventre.

Les ‘’Copères’’ de Dinant, quant à eux, prennent le reflet de la Lune dans l’eau pour un plat d’argent. Pour mieux l’attraper, ils se pendent par les pieds, les uns aux autres. En revanche, les habitants de Mondon et de Tarcenay, en Franche-Compté, essayent d’attraper la Lune en entassant des tonneaux les uns sur les autres. Comme ils n’en ont jamais assez, ils ôtent les tonneaux qui se trouvent en dessous afin de prolonger la pyramide… qui bien entendu s’écroule!

Source :
La Lune; Mystères et Sortilèges, par Édouard Brasey
Éditions du Chêne

2 commentaires:

  1. en petite Camargue (à la "frontière" de l'Hérault et du Gard, du côté de Lunel) les pescalunes étaient originellement des pêcheurs d'anguilles : c'est à la lueur de la pleine lune qu'il était le plus facile de les attraper... :)

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  2. Oh! Solune! Je suis heureuse de ton passage ici et comme toujours tu apportes toujours une jolie chose sur ton passage... je note. Merci. :)

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