lundi 5 juillet 2010

Culte du dieu Sin


Sumer et Babylone

Voici 5000 ans naquit sur les rives fertiles de la Mésopotamie, entre Tigre et Euphrate, l’une des plus anciennes civilisations humaines répertoriées à ce jour. Sur un territoire correspondant à peu près à l’Iraq actuel, les Sumériens puis les Babyloniens qui leur succédèrent, posèrent les bases d’une cosmogonie et d’une religion qui allaient influencer la majorité des civilisations antiques, des Égyptiens aux Hébreux, en passant par les Grecs. Pour ces peuples archaïques, la divinité la plus importante, à laquelle ils vouaient un culte fervent, était le dieu-Lune Nanna, appelé plus tard Sin, fils d’Enlil, le ‘’Seigneur de l’atmosphère’’, et père du dieu-Soleil Outou. Ce premier culte lunaire était célébré dans la cité d’Ur. Le dieu avait sa résidence dans un temple situé à la base d’une grande ziggourat, sorte de tour à plates-formes superposées et ouvertes sur le ciel dont les ruines ont été dégagées et restaurées par l’archéologue Leonard Woodley entre 1924 et 1934. Le prêtre de cette religion lunaire se tenait au sommet de la ziggourat et attendait que la barque céleste vienne s’amarrer à l’embarcadère sacré, tandis que la foule des fidèles se massait dans la cour du temple. La ‘’barque céleste’’ (à savoir la forme qu’adopte le croissant de lune lorsque les pointes dont dirigées vers le haut) était l’attribut le plus visible et le plus populaire du dieu Sin, au point que les Sumériens le surnommèrent familièrement ‘’la Barque’’.

Sin était un dieu mâle plus puissant que le Soleil lui-même. Il présidait à la fécondité, aux eaux et au destin des hommes. Mais il n’était pas invulnérable, puisque chaque mois, après la pleine lune, il décroissait jusqu’à disparaître. Les Babyloniens expliquaient l’obscurcissement progressif de la Lune décroissante par les attaques de sept démons qui, chaque mois, se lançaient à sa poursuite, pour la dévorer. Le dieu Sin faisait appel à d’autres dieux pour mettre les démons en déroute. Le dieu lunaire pouvait alors se régénérer et reprendre sa forme première. En attendant, évidemment, l’attaque suivante des démons.

La région du dieu lunaire Sin avait des répercussions jusque dans l’organisation politique et sociale de la cité, puisque les rois de Babylone étaient considérés comme des images vivantes du dieu-Lune. C’est pourquoi, lorsque le satellite disparaissait du ciel, trois nuits par mois, le roi s’abstenait de toute action et de toute décision, laissant la reine assumer ses fonctions. Peu à peu, le culte voué à sa propre fille, la déesse Ishtar, puis par d’autres cultes rendus à de nouvelles divinités issues de cultures étrangères. Il en fut ainsi jusqu’à ce que le roi Nabonide, au VIème siècle, avant notre ère, découvre une inscription votive dédiée à Sin datant de 2000 ans avant J.-C. Nabonide rétablit alors la primauté du culte de Sin et se fit construire plusieurs temples de la Lune.

Après la conquête de Babylone par les Perses, en 539 avant J.-C., le culte lunaire dut maintenu. C’est ainsi que l’empereur romain Julien l’Apostat, ainsi nommé parce qu’il avait abjuré le christianisme pour revenir aux anciens cultes païens, serait venu en pèlerinage au temple de la Lune de Haran en 363, juste avant de trouver la mort lors d’une campagne contre les Perses.

La Lune; Mystères et Sortilèges, Édouard Brasey, Éditions du Chêne

2 commentaires:

  1. bonjour,
    je suis très intéressée par cette histoire. savez vous quelles sont ces 7 demons qui attaquent Sin et pourquoi ?

    merci

    eleonoreg_62@hotmail.com

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  2. La Lune n'est pas attaqué par des démons, meme si les jours de nouvelle lune nons ne la voyons pas, elle reste toujours présente, ce Sin nest pas le réél dieu lunaire. C'est Chandra le dieu lunaire.

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