lundi 5 juillet 2010

L’œil d’Horus

Les Égyptiens vénéraient avant tout le Soleil, assimilé au tout-puissant dieu Râ, mais ils vouaient également un culte particulier au dieu lunaire Khonsou, représenté sous la forme d’un taureau brillant à la pleine lune et d’un bœuf vieillissant à la lune décroissante. Ce dieu fut ensuite féminisé sous la forme d’une vache céleste. Isis la majestueuse, coiffée des cornes lunaires de la vache, symbole de fécondité, était pour Apulée, auteur latin du IIème siècle de notre ère, le nom suprême de la Reine des Cieux. Mais les caractéristiques lunaires trouvent un écho plus précis dans les métamorphoses successives du dieu Osiris, qui meurt pour ressusciter et voit son propre corps coupé en quatorze morceaux (soit une demi-lunaison), à l’exemple de la Lune qui change constamment d’aspect et ne disparaît du ciel que pour mieux réapparaître au bout du troisième jour.

La Lune, enfin, est liée à Horus, le fils divin d’Isis et Osiris, dont elle symbolise l’un des yeux. Le Livre des Morts, raconte comment Horus, pour venger la mort de son père, défia en combat singulier, son oncle Seth. Durant la lutte qui les opposa, Horus arracha les testicules de Seth qui, hurlant de douleur, lui jeta des ordures dans l’œil gauche; la Lune. L’œil malade se mit à s’écouler hors de son orbite, suivant ainsi la décroissante de l’astre nocturne jusqu’à sa disparition totale. Mais, heureusement, quinze dieux placés sous la surveillance de Thot, le dieu des Nombres et du Temps, parvinrent à guérir l’œil malade d’Horus; ces quinze dieux correspondant aux quinze jours nécessaires à la restauration complète de l’œil d’Horus, jusqu’à la pleine Lune. Chaque mois, la phase décroissante de la Lune correspondait donc en Égypte à l’influence maléfique de Seth et des puissances du Mal. Mais cette influence était contrebalancée, en lune croissante, par l’œuvre restauratrice de Thot et des puissances du Bien.

La Lune; Mystères et Sortilèges, Édouard Brasey, Éditions du Chêne

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