mercredi 22 septembre 2010

La Lune chez les Celtes


Dans la mythologie celte, on parle d’un peuple mythique venu de la mer, les Tuatha dé Danann, le ‘’Peuple de la Déesse Dana’’. Il semblerait que les légendaires Tuatha –à qui l’on prêtait des pouvoirs magiques et qui parvinrent dans l’île d’Irlande 1500 ans avant J.-C. pour en être chassés par les Gaëls et Milésiens quelques siècles plus tard- n’étaient autres que les Pélasges de la Mer d’Égée. Fuyant les rivages de Grèce devant l’invasion des Achéens, ils avaient vogués vers l’île de Bretagne en passant pas le Danemark, auquel ils avaient donnée leur nom ‘’le royaume des Danéens’’. La déesse celte Dana était donc la Grande Déesse blanche des origines du monde, dont les fils honoraient la mémoire en vouant un culte à la Lune. D’ailleurs l’ancien nom de l’île de Bretagne, Albion, tire son étymologie d’Albina, ‘’la Déesse blanche’’, aînée des cinquante Danaïdes, où l’on retrouve les noms de Diane et Dana.

La religion des premiers celtes était donc bien une religion matriarcale et lunaire, aux mains de grandes prêtresses vierges, de druidesses vêtues de toges blanches chargées de faire des offrandes et des sacrifices à la Lune. Ainsi, sur l’île de Sein, au large de la Bretagne, en face de la Baie des Trépassés, neuf druidesses avaient édifiés un sanctuaire à la Lune au Vème siècle de notre ère. Certains de ces sacrifices, rappelant le mythe grec de l’émasculation d’Ouranos, le Ciel, par son fils Cronos, le Temps, exigeaient la castration de jeunes hommes qui faisaient don de leur virilité à la Lune. Plus tard, les druides gaulois remplacèrent les druidesses, mais le souvenir de l’ancienne pratique de la castration rituelle fut conservée au travers la cueillette rituelle du gui sacré par les druides, armés d’une faucille en forme de croissant de Lune. En Gaule, la déesse de la Lune, compagne du dieu solaire Bélénos avait pour nom Bélisama, christianisé en Irlande sous le nom de Sainte-Brigitt. Son culte était encore pratiquer au VIIème siècle, malgré l’interdiction de l’Église de Rome. La Déesse était souvent représentée sous la forme de la truie blanche Cerrydwen, assimilée par les bardes gallois à une déesse de l’orge et de la fécondité –comme Déméter. Enfin, on trouve un avatar de la Grande Déesse lunaire dans le personnage de la Fée Morgane des romans arthuriens, à la fois magicienne redoutable et souveraine de l’île mythique d’Avalon, où des prêtresses ont la garde des pommes d’immortalité.

La Lune; Mystères et Sortilèges,
Édouard Brasey,
Éditions du Chêne

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