
L’apparition de la nouvelle Lune, ou néoménie, servait à fixer le calendrier des assemblées, des sacrifices ou des réunions religieuses. On avait coutume de se réunir sur les hauteurs pour épier dans la nuit la première lueur du disque lunaire. Cette vision était dûment constatée par le grand prêtre et officiellement annoncé au son des trompettes. Les Chaldéens, les Égyptiens et les Juifs ont longtemps respectés cet usage, encore en vigueur aujourd’hui chez les musulmans.
Après l’angoissant intermède des nuits sans lune, l’apparition de la nouvelle Lune était pour les Anciens, un signe de renouveau, de chance et de fécondité. Des rites particuliers venaient saluer ce retour chez les Éthiopiens, les Sabéens, les Perses, et les Grecs. Les Olympiades, crées par Iphitus, débutaient à la nouvelle Lune. Horace signale cette même fête chez les Romains. Chez les Gaulois, les druides attendaient la nouvelle Lune pour aller cueillir le gui en portant un crossant de Lune en guise de pectoral. La fête de la nouvelle Lune était également à l’honneur chez les Hébreux.
Saint Augustin vilipenda les anciens sabbats à la Lune . ‘’Il vaut mieux que les femmes pelotonnent la laine en filant le jour du Seigneur, que de danser impudemment et du matin au soir les jours de nouvelles Lune.’’ Entre le VIIe et le XIVe siècle, plusieurs conciles élaborés par l’Église catholique interdirent formellement les anciens cultes à la Lune. En 1310, le concile de Trèves déclara : ‘’Il n’est pas permis d’attacher une importance particulières aux phases de la Lune. On ne doit pas pour de tels jours, préparer des tables dans les maisons avec des lampes et d’autres sortes de lumières, par plus qu’on ne doit danser et chanter dans les rues.’’ Malgré ces interdits religieux, les gens du peuple continuèrent longtemps à honorer l’astre nocturne.
La Lune; Mystères et Sortilèges, Édouard Brasey, Éditions du Chêne
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